Quelle stratégie pour
le masque ?
l'EXEMPLE DE LA FRANCE
18/03/21
Pour vous aider dans votre prise de décision, nous vous proposons d’observer les décisions françaises quant au port du masque pour lutter contre la contamination du virus. Le discours du gouvernement français a évolué au fur-et-à-mesure des mois, au gré des rapports scientifiques, des statistiques et du nombres de morts d’infection.
1) LE MASQUE "INUTILE" !
Quand le Covid-19 était encore lointain, concernant surtout la ville de Wuhan en Chine et quelques cas sur le territoire français seulement, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, indiquait le port du masque comme inutile. Elle se voulait rassurante : en cas d’épidémie, les stocks de masques seront au rendez-vous.
Nous vous proposons d’écouter cette intervention de janvier 2020 :
Selon certains, ce discours sur l’inutilité du masque visait à rassurer les Français alors que les stocks de masques étaient insuffisants et donc qu’il était difficile de s’en procurer.
LA PENURIE
Le nombre de cas de covid-19 augmente et les hôpitaux commencent à saturer et les masques manquent. La priorité du gouvernement est l’équipements des soignants en masques et non l’équipement des personnes “dans la rue”. "C'est vraiment une denrée rare, une ressource précieuse pour les soignants, et totalement inutile pour toute personne dans la rue", déclare le directeur général de la Santé Jérôme Salomon le 18 mars, qui veut à tout prix éviter que les Français ne se ruent dessus. Comme l’explique France 24, lors de la séance du 19 mars 2020 à l'Assemblée nationale, le nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran faisait état d'un stock de 150 millions de masques chirurgicaux et aucun masque FFP2. Les besoins en masques sont pourtant estimés à 24 millions par jour. Pourquoi ce manque de masques ?
Selon France Inter, une alerte avait déjà été lancée en septembre 2018. Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon est prévenu que Ia majeure partie du stock de masques chirurgicaux est périmé alors que des experts préconisent de maintenir un stock d’un milliard de masques. Pourtant, il n’ordonne qu’un renouvellement de 100 millions de masques.
Le gouvernement français tarde à s’organiser et quand il passe des commandes massives de masques, le marché mondial est déjà saturé.
La stratégie et alors de lancer une vaste production de masques en France en profitant de l’industrie existant sur le territoire. Alors que la France produisait début 2020 3,5 millions de masques chirurgicaux et FFP2 par semaine, aujourd’hui la production atteint 100 millions. Une multiplication par 30 avec le fleurissement de 25 projets industriels. La France est désormais quasiment autonome sur ce plan avec des prix qui défient ceux asiatiques.
2) LE MASQUE OBLIGATOIRE ?
Le covid-19 étant mieux connu, le discours évolue... Le masque est considéré comme efficace pour éviter la contamination. Il est d'abord devenu obligatoire dans les transports en commun, lors du déconfinement en mai, puis dans tous les lieux publics clos à partir du 20 juillet, jusqu'à devenir, indispensable dans les centres-villes de centaines de petites et grandes villes françaises. Depuis le 3 août, des arrêtés municipaux ou préfectoraux imposent en effet de "sortir couvert" dans les rues de Lille, Nice, Tours, Biarritz ou Annecy et les lieux particulièrement touristiques comme le Mont Saint-Michel. Aujourd’hui le port du masque est généralisé dans les lieux accueillant du public et les lieux de travail (sauf si bureau individuel).
3) QUEL MASQUE PORTER ?
Le manque de masque et de matière première pour els produire a conduit certaines entreprises à trouver des alternatives pour les confectionner. Par exemple, d’utiliser d’autres tissus que ceux habituellement employé, mais en perdant en capacité de filtration et en efficacité de protection. Maintenant il existe donc les masques de catégories 1 (qui filtrent à 90 pour cent les particules de 3 microns) et ceux de catégories 2 moins filtrants. La circulation de variants du virus provenant du Royaume-Uni ou encore d’Afrique du Sud, particulièrement contagieux questionne le fait de rendre obligatoire le masque de catégorie 1. Celui-ci en version jetable (chirurgical) ou lavable (tissu) serait plus filtrant. Il est désormais obligatoire dans les écoles depuis le 8 février pour les enfants de plus de 6 ans.